Ravageur polyphage des cultures ornementales, Duponchelia fovealis (pyrale sud-européenne des marais) peut se multiplier rapidement et avoir des résultats potentiellement dévastateurs. Les chenilles, qui ont tendance à se cacher dans les cultures denses, sont difficiles à contrôler avec des pulvérisations chimiques. Cependant, une stratégie de contrôle biologique - impliquant un nématode bénéfique et deux prédateurs - s'avère efficace.
Originaire du sud-est de l'Europe, Duponchelia est devenu un ravageur très répandu dans les cultures sous serre en Europe occidentale et en Amérique du Nord. Les chenilles sont particulièrement nuisibles dans les kalanchoés, les bégonias et les cyclamens.
Dépistage : points sensibles
« Attirées par une forte humidité, les chenilles se nourrissent souvent de la base de la plante, du collet de la racine et des feuilles, ou bien elles creusent dans la tige de la plante », explique Pascal Briand, spécialiste de la lutte intégrée et de la pollinisation à Biobest. « Dans les plantes en pot, elles peuvent se nourrir des racines provoquant un flétrissement et, en générant des blessures, ces chenilles augmentent la pression des maladies dans la culture.
Des œufs minuscules
À peine visibles à l'œil nu, les minuscules œufs du Duponchelia ne mesurent que 0,5 mm de long. Une seule femelle peut en pondre jusqu'à 200 autour de la base des feuilles, près des nervures, ou à la base de la tige.
Des chenilles bien cachées
Les chenilles brillantes de couleur crème, avec une tête sombre et une tache brune sur le corps, éclosent environ huit jours plus tard et atteignent une longueur de 2 à 3 cm. Elles ont tendance à rester bien cachées et sont donc difficiles à repérer.
Un substrat cachant les pupes
Quatre semaines plus tard, les chenilles adultes se transforment en chrysalides à l'intérieur de cocons enfouis sous des particules de substrat.
Des pyrales très mobiles
Une à deux semaines plus tard, les pyrales apparaissent. Avec un abdomen incurvé à rayures crème, elles ont des ailes marbrées brunes distinctives, mesurant 9-12mm. Très mobiles, ces pyrales peuvent se propager rapidement et facilement dans les cultures.
Stratégie de contrôle
Il est recommandé de surveiller attentivement les cultures à l'aide de pièges delta - ou d'un piège jaune placé horizontalement dans la culture - et de la phéromone appropriée.
Les stratégies efficaces de lutte biologiques comprennent trois produits ciblant les œufs et/ou les stades larvaires.
« Pour lutter contre les chenilles dans le substrat, nous recommandons l'introduction du Carpocapsae-System », indique Pascal. « Contenant le nématode bénéfique Steinernema carpocapsae, il est appliqué sur le substrat ou le collet de la plante, à la base de la tige.
« Pour cibler les œufs et les jeunes larves de la pyrale, nous conseillons de lâcher deux prédateurs vivant dans le sol.
« Hypoaspis-System contient l'acarien prédateur Hypoaspis miles, qui vit dans le sol. Cet acarien robuste se niche dans la couche supérieure du substrat et est capable de survivre pendant plusieurs semaines en l'absence de proies.
« Atheta-System contient le coléoptère prédateur Atheta coriaria. Très mobile, il recherche activement les œufs et les larves des pyrales dans le substrat. »